«Veillez, car vous ignorez l'heure» (Luc 12, 35-40)

Il y a 725 ans est né à Strasbourg, le frère Jean Tauler (1300-1361), un grand prédicateur et un représentant éminent de la mystique rhénane. Parmi ses nombreux sermons, méditons sur cet extrait, en ce temps qui nous rapproche de la Nativité du Seigneur :

« Veillez ». Ces mots signifient : vous devez être éveillés et vigilants, car nous ne savez pas le temps où le Seigneur viendra des noces. C’est que l’Ennemi applique sans cesse toute sa ruse et toute son habilité à nous séduire et à causer notre perte éternelle. De toute la force de son attention, il guette l’heure, le moment où nous sommes moins appliqués à la dévotion, où nous avons laissé ouverte une fenêtre de nos sens extérieurs, où nous ne sommes pas sur nos gardes, pour s’insinuer aussitôt et nous voler tout notre bien. C’est pourquoi gardez vos fenêtres et veillez à ce qu’il ne mine pas votre maison, comme fait le voleur. Soyez donc sans cesse éveillés, en possession de toutes vos facultés et dans le recueillement de votre âme. Car dès qu’un sentiment d’orgueil, de complaisance en soi-même, de présomption ou de volonté propre entre en l’homme, aussitôt l’Ennemi est là, et lui coupe la bourse, la précieuse bourse de toutes ses bonnes œuvres. (…) Veillez donc avec une âme vigilante et, de vos yeux ouverts, vous verrez la pure vérité, avec et sans distinction. Veillez dans vos pensées, vos paroles, vos œuvres, vos actions, vos omissions, votre pratique active de la vertu ou patiente souffrance, et surveillez-vous avec soin intérieurement et extérieurement ».

Présentation et sélection par frère Joseph de Almeida Monteiro, op

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