La Vierge Marie au temps de l'Avent

Dormition de la Vierge Marie, Cathédrale de Constance

            Au temps de l’Avent la Vierge Marie a une place centrale. Elle est un modèle qui nous accompagne, à l’exemple de Jean le Baptiste.  La salutation de Marie par l’archange Gabriel commence par la mention du privilège unique accordé par Dieu à Marie : « Salut, comblée de grâce, le Seigneur est avec toi » (Lc 1, 28). Cette salutation demande une explication. Le mot « salut » est une traduction possible du grec « chaïre ». On pourrait aussi utiliser une autre traduction : « Réjouis-toi ». Cette traduction est confirmée par la parole de l’ange qui s’adresse aux bergers : « Je vous annonce une grande joie » (Lc 2, 10). Cette salutation ‘chaïre’ doit être mise en relation avec le terme « grâce » qui est formé à partir de la même racine.

            C’est parce que Marie a été comblée de grâce qu’elle est digne de concevoir un enfant auquel l’ange attribue le titre de « Fils du Très-Haut » : « Voici que tu concevras et enfanteras un fils et tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand et l’on l’appellera Fils du Très-Haut. Il règnera sur la maison de Jacob à jamais » (Lc 1, 32-33).

            En donnant son accord au messager de Dieu, la Vierge prononce son acceptation : « Que cela se fasse », parole qui a une portée valable pour l’humanité. Elle accepte de de porter en son sein Celui qui vient pour apporter le salut à tous les hommes.

            Dans une homélie saint Grégoire Palamas, né à Constantinople en 1296 et mort à Thessalonique en 1359, dit ceci sur la Vierge Marie :

            «Deux catégories d’êtres ont été choisies de tout temps par Dieu, et la Mère de Dieu se tient au milieu entre les deux, se rendant visible par sa stature, comme l’image vivante de toute forme de beauté, l’icône humaine de toute forme de vertu, foyer où convergent toutes les grâces divines et humaines ; avec elle, pour ainsi dire, rivalisent le ciel, la terre, et ce qui existe au-delà d’eux, pour le bien de tous. Elle est l’origine sacrée d’Israël spirituel, c’est-à-dire de tous les chrétiens, devenant la cause de Celui qui est au-delà de toute cause, élevant par Lui le genre humain, rendant célestes tous les êtres humains en leur indiquant comment suivre l’esprit plutôt que la chair, et en faisant d’eux des enfants de Dieu. Née selon la chair de l’Israël charnel, elle a fait accéder ses ancêtres à une telle gloire qu’on les nomme, grâce à elle, ancêtres de Dieu. Bien plus, pour parler de l’Épouse vierge selon l’honneur qui lui est dû, disons qu’elle n’a pas seulement agi comme médiatrice pour certains peuples élus, mais se tenant entre Dieu et toute race humaine, elle a fait de Dieu un fils d’homme, et des hommes des fils de Dieu. Elle seule de façon surnaturelle se révéla la mère naturelle de Dieu, et par son indicible enfantement, elle est devenue la Reine de toute créature en ce monde et au-delà, car «par Lui» qui est né d’elle, « toutes choses ont été faites et sans Lui rien de ce qui existe n’a été fait » (Jn 1, 3).
Par frère Joseph de Almeida Monteiro, op

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