Fonction royale du Christ et son lien avec le peuple de Dieu

Collégiale de Romont

Alors qu’en ce mois de novembre nous achevons l’année liturgique, en fêtant le Christ Roi de l’Univers, il est bon de rappeler quelques aspects de cette réalité théologique. La fonction royale du Christ n’est pas envisagée comme une domination, une puissance infinie, mais sous l’angle de sa réalité profonde : comme principe d’unité parfaite de tous dans la charité, pour ne constituer qu’un seul Corps. Tous les membres participent chacun à sa manière à la fonction royale au nom même de notre baptême.
Le Peuple de Dieu exerce cette fonction en participant à la fonction du Christ du fait qu’il s’efforce de rassembler toute l’humanité sous la conduite du Roi qui a reçu les nations en héritage, dans l’unité de son Esprit d’Amour et de Vérité.
D’autre part chacune des Églises particulières apporte aux autres et à l’Église universelle, le bénéfice de ses propres dons et valeurs authentiques, par un effort commun vers une plénitude dans l’unité.
Il y a une grande diversité dans l’Église, à de multiples points de vue : charges, ministères, modes ou états de vie, traditions et coutumes, sans que cela ne nuise au rassemblement universel et à communion à construire sous la conduite du successeur de Pierre, assisté par le Saint-Esprit.
Le rôle du successeur de Pierre, le Pape est de veiller à construire cette communion, dans une unité dynamique et féconde. Car le Peuple nouveau que nous formons, communie à une même vie : par la foi, l’espérance et la charité, sans supprimer la diversité.
C’est le Christ, Roi de l’Univers, qui soutient cette unité dans la diversité, nous communiquant sa Paix, que seul Lui peut nous apporter. En cette période d’accroissement de conflits majeurs, il est bon que nous prenions conscience de notre capacité à transmettre la paix autour de nous.
Au VIème siècle, un sermon attribué à Maxime de Turin souligne le lien entre notre onction à celle du Christ, roi et prêtre : « Le baptême achevé, nous répandons sur votre tête le chrême, c’est-à-dire l’huile de sanctification : par là il est montré que le Seigneur confère aux baptisés la dignité royale et sacerdotale. Dans l’Ancien Testament, ceux qu’on choisissait pour le sacerdoce ou la royauté étaient oints d’huile sainte ; et par cette onction sur la tête, ils recevaient du Seigneur, les uns le pouvoir de régner sur le peuple de Dieu, les autres celui d’offrir des sacrifices. […] Mais dans l’Ancien Testament, cette huile conférait une royauté temporelle, un sacerdoce temporel […] mais ce chrême, je veux dire cette onction qui a été faite sur vous, vous a conféré la dignité d’une royauté, d’un sacerdoce, qui une fois conférés ne doivent jamais finir. Vous vous étonnez peut-être de ce que je vous dis que par ce chrême vous avez reçu la royauté et le sacerdoce et la gloire future. Mais ce n’est pas moi, c’est l’apôtre Pierre, mieux encore, par lui c’est le Christ qui proclame que cette dignité vous a été conférée… »
Par frère Joseph de Almeida Monteiro op

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