Laudato Si Circle Zurich/Partage sur l'Ecospiritualité
Partage sur l’Ecospiritualité
Une dizaine de volontaires du Laudato Si circle Zurich ont réfléchi sur le sens spirituel d’une écologie intégrale à partir du livre du Professeur Jean-Philippe Pierron (philosophie de la vie, de la médecine et du soin à l’université de Bourgogne). Le 7 mai dernier, nous avons pu organiser un échange directement avec l’auteur sur cette thématique. La soirée a été riche et édifiante. Elle a ouvert également de nouvelles perspectives et défis. Nous sommes heureux de vous associer à ce chemin d’écospiritualité en diffusant ci-après un résumé de nos notes, que l’auteur a validées et nous a permis de diffuser.
Comment faire pour qu’une information devienne un événement biographique personnel et collectif qui nous mobilise et fasse de nous des agents responsables ? En matière d’écologie, le discours scientifique et analytique permet de poser le problème. Logiquement de bien poser un problème revient déjà à le résoudre. Cependant lorsqu’il s’agit du monde du vivant, la résolution ne dépend pas seulement de la logique. Nos sensibilités sont incapables de faire la transition du savoir à la solution dans la pratique. Les modèles de savoir sont nombreux, et les informations ainsi modelées ont plutôt tendance à nous anesthésier, à atrophier le champ pratique de nos expériences.
Comment s’y retrouver ? L’écoanxiété n’est pas néfaste si elle est signe de notre résistance à cette atrophie du réel, elle est même prophétique. L’écologie ne se réduit pas qu’à un ensemble de savoirs, de devoirs éthiques, de droits ou de politiques. C’est aussi le domaine de la sensibilité, de la poésie, des croyances et de la spiritualité.
Pour une politique de la maison commune, notre interdépendance avec le biotope est à prendre en considération, ainsi que notre dimension imaginative et spirituelle. Il ne suffit pas d’avoir une approche systématique et ordonnée du monde. C’est une dimension systémique qu’il est nécessaire d’activer.
Se penser vivant parmi les vivants dans une dimension systémique est un chemin d’espérance. Les chrétiens devraient facilement comprendre cela, car l’incarnation révèle un lien charnel avec la Terre, capable de déplacer et de resituer un anthropocentrisme dévié. Cette incarnation profonde permet d’aller au-delà de la perception pour mieux sentir ce qui fait de nous des vivants et des habitants de la Terre, et pas seulement du Ciel. « Que ta volonté soit faite sur la Terre comme au Ciel ». Ce « comme » ne saurait être une analogie de condescendance du Ciel pour la Terre. Ce «comme» montre un chemin qui vise à unir le Ciel et la Terre, à l’image du Christ qui nous demande de nous aimer les uns les autres comme Dieu nous aime.
Méditation et prière conduisent par la contemplation vers une sensibilité ajustée à tout le vivant, la contemplation échappant aux cadres préformatés de l’éthique ou de la théologie classique. À nous de la traduire en notre être.
Le Cantique des créatures de saint François est un bel exemple de redécouverte de nos liens visibles et invisibles avec le vivant : la nouvelle traduction nous invite à louer le Seigneur « par » (et non plus « pour ») frère Soleil, sœur Eau, mère Terre, etc. Et ceci reste vrai dans le dernier paragraphe qui nous invite à louer le Seigneur par la mort (et non pour la mort), et la mort seconde ne nous fera pas de mal.
Si vous êtes intéressés, n’hésitez pas à nous contacter pour discuter, en parler.
Corine Mouton-Dorey, au nom du Laudato Si circle Zurich
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